La fourmi champignonniste ou champignonnière est une variété de fourmi des forêts tropicales d’Amérique centrale et du sud. Elles sont appelées ainsi car elles cultivent des champignons dont elles se nourrissent .
Ces végétaux sont formés essentiellement d’hémicellulose et de cellulose. Ces polysaccharides sont des chaînes complexes d’oses comme les xylanes, la pectine, l’amidon… que les fourmis ne peuvent dégrader, fautes d’enzymes ou de micro-organismes appropriés. Le champignon est lui capable d’effectuer ce travail car il possède les enzymes adéquates.
(Source http://www.futura-sciences.com/planete/dossiers/zoologie-fourmi-secrets-fourmiliere-1404/page/12/)
Elles sont majoritairement de deux genres : Atta et Acromyrmex.
Comment se compose une fourmilière champignonnières ?
Les jeunes reines et les jeunes mâles ailés quittent le nid pour aller effectuer leur vol nuptial. Les reines sont fécondées par les mâles d’autres colonies en vol, les mâles mourront lorsqu’ils auront pu se reproduire.
Après la fécondation, la reine qui peut garder les spermatozoïdes dans sa spermathèque durant toute sa vie, tombe au sol, perd ses ailes et creuse un trou.
Une fois bien installée, elle se met à cultiver ses premiers champignons à partir d’un échantillon venant de son ancien nid, qu’elle aura gardé dans une poche et qu’elle aura nourrit et entretenu avec ses sécrétions fécales.
Elle pourra enfin pondre ses premiers œufs, afin de faire croître sa colonie. Dans un premier temps, elle nourrira ses larves en leur donnant des œufs. Une fourmilière se développe lentement durant la première année, pour atteindre sa maturité à 5 ans.
Caractéristiques de la fourmis champignonniste:
Insecte social, la champignonnière ne comporte pas autrement que ses congénères formicidae
La colonie de fourmis se découpe en trois classes :
- Les plus grosses fourmis, dites soldats ou majors, seront chargées d’alerter en cas de danger, et de repousser les intrus, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur de la fourmilière.
- Les fourmis médias, de taille moyenne, construisent, agrandissent, et rénovent le nid, tout en récoltant les végétaux nécessaires pour nourrir les champignons.
- Les fourmis minors, de petite taille, se chargent de nourrir les champignons, de nettoyer le nid et prennent soin des larves.
Les ouvrières des fourmis champignonnistes ramènent vers le nid des fragments de végétaux qui constitueront le jardin sur lequel elles feront pousser le champignon symbiotique.
Véritable agricultrice : elle fabrique le terreau nécessaire, l’ensemence, apporte des engrais, désherbe, applique des produits phytosanitaires et récolte.
Si la fourmi trouve son compte dans cette culture, le champignon n’est pas en reste car il pousse dans un microclimat souterrain qui lui apporte les conditions idéales en chaleur et humidité. C est donc un double bénéfice qui se joue dans cette « collaboration »
Comment trouvent-elles sa nourriture?
Les fourmis vont aller chercher des feuilles ou des fleurs. Lorsque l’une d’entre elles a trouvé un lieu où la récolte sera satisfaisante, elle émet une phéromone spéciale, attirant d’autres de ses congénères.
Ils vont à leur tour exhaler cette substance pour générer un véritable cortège.
Sur place, elles vont découper les végétaux grâce à leurs mandibules, et vont les transporter jusqu’à la fourmilière.
Pour gagner du temps et de l’énergie, elles vont même nettoyer le chemin entre le lieu de leur récolte et leur fourmilière.
Comment cultivent-elles les champignons ?
Une fois sur place, les morceaux seront donnés aux minors pour qu’elles puissent les broyer et les faire macérer dans une substance qui leur enlèvera tous les microbes indésirables, pour venir les déposer dans les chambres à champignons.
Une fois déposé, il sera fertilisé par les spores des champignons, renouvelant de fait, leur récolte. Le substrat ancien, qui ne peut plus être fertilisé, sera éliminé dans une véritable déchetterie disposée un peu plus loin que la fourmilière.
Jouant un rôle essentiel dans l’aération des sols et dans le développement de la faune et de la flore forestière, elle est pourtant « chassée » car son impact sur l’environnement est conséquent, Elle peut prélever jusqu’à 40% des feuilles d’un arbre en 48 heures, causant parfois des conséquences économiques considérables.